
Le Camp de Transit de SAÏGON...
« Le Camp Debès »
Lorsque les troupes sont en attente d'affectation, elles séjournent provisoirement dans un camp de transit. Ils existent deux camps « Pétrus-Ky » et « Debès », le second se trouvant à un kilomètre de l'autre, Claude ira à « Debès ».
Le camp porte le nom du colonel d'Infanterie coloniale, breveté d'état-major ,Pierre, Louis Debès (....-1947), commandeur de la Légion d'honneur, commandant le 23e régiment d'infanterie coloniale, à Haïphong, puis commandant les troupes françaises d'Indochine Nord, mort pour la France.
Le camp entouré d'un mur est immense. A l'entrée, quelques bâtiments en dur, abritent le poste de garde, les bureaux des gestionnaires, l'infirmerie, la popote, les sanitaires.
Deux cas s'offrent aux hommes, ceux qui seront affectés à Saigon pour la garde, le service courant et les postes administratifs pour le premier et pour le second cas les unités combattantes, Claude sera volontaire pour en faire partie.
Le cantonnement des militaires de passage, se composent de rangées de paillotes, séparées par de larges allées, en terre battue. Les allées portent un nom et les paillotes sont numérotées de manière à pouvoir les situées.
"Allée Kléber, campement 28, porte E" dit le militaire de l'accueil. Après avoir situé son emplacement sur un plan accroché au mur de l'accueil, Claude s'y rend en empruntant les allées poussiéreuses.
Un groupe de recrues stationnent devant la porte E.
- Bonjour, je m'appelle SIERRA, vous partez aussi pour le Nord?
- Oui répond un des soldats.
Claude pénètre dans la chambrée. C'est une longue bâtisse, dont la structure, est entièrement en bambou et dont le toit est recouvert de feuilles de palmier d'eau. Le sol est en terre battue. Des lits superposés avec matelas en jute sont rangés des deux côtés de la pièce. Pas de tables, pas d'armoires. Claude s'installe à côté d'une fenêtre.
Dès la tombée de la nuit, aux environs de 18h00 une chaleur Humide enveloppe le camp, c'est l'heure du diner.
Au menu, poisson de rivière appelé 'Ca lop' avec une sauce au nom imprononçable, un peu indien, un peu français, un peu vietnamien avec du riz et comme dessert un gâteau au coco. Le poisson, que Claude et ses camarades partagent, est de belle taille, mal écaillé et mal éviscéré. Ce n'est pas appétissant mais mangeable. Ils mangent accroupis ou debout comme au camping.
Lorsque le clairon sonne l'extinction des feux, il est 20h00.
La nuit fut horrible pour Claude et ses camarades. Les Paillasses du camp étaient infestés de punaises et de morpions, Claude n'en pouvant plus, décida de dormir dehors à la belle étoile.
Le clairon sonne le réveil, il est 6h00, l'adjudant de compagnie découvre que Claude et plusieurs de ses camarades ont passés la nuit dehors, et que ceux qui ne l'ont pas fait sont recouverts de « boufioles ».
- Mon Adjudant ce n'est pas possible de dormir là-dedans, c'est infesté de bestioles.
- Je vais en référer au Capitaine répondit le « juteux »
Le Capitaine et les services sanitaires informés de la situation, la décision fut prise d'empiler les matelas dans la cours et d'y mettre le feu.

Claude séjournera dans ce camp quatre jours avant de prendre la route pour son poste au nord-ouest de Saigon au village de Trang Bang (sur la piste menant à Tay Ninh,en haut à gauche sur carte précédente)

Claude posant à coté de sa jeep.
Il sera affecté au 1er RCC (Régiment de Chasseurs à Cheval ) à compte du 20 Décembre 1954


à suivre ...
Marsouin5, Posté le dimanche 08 novembre 2015 17:57
cedvdh a écrit : " "
merci ced