© Hazebrouck-Hoflandt-Nature 2013
Le coquelicot est une fleur de la famille des papavéracées, aux feuilles alternes très découpées, qui frissonne, solitaire, au bout d'une longue tige flexible. D'un beau rouge vif, elle comporte 4 pétales qui prennent, avant de s'épanouir, un aspect chiffonné. Le fruit du coquelicot est une capsule. Le coquelicot est une »mauvaise herbe » des champs de céréales : on le détruit en alternant les cultures.
Dans les jardins, il donne naissance à une grande variété de fleurs très décoratives. Rouge comme un coquelicot : rougir intensément sous le coup d'une forte émotion.
Le coquelicot est un pavot des champs, sans aucun pouvoir toxique. Son nom, onomatopée du chant du coq, s'explique par le fait que la fleur rouge du coquelicot rappelle la crête de cet animal.
Au VIe siècle av. J.-C., le roi de Rome, Tarquin le Superbe, assiégeait la ville de Gabies. Son fils Sextus fit semblant de se brouiller avec lui et, s'étant réfugié dans la ville assiégée, il en devint bientôt le chef.
Il envoya un messager à son père, pour demander à ce dernier ce qu'il devait faire.
Tarquin ne répondit rien, se contentant de couper, à coups de bâton, des têtes de pavots... ce qui engagea Sextus à faire décapiter les principaux citoyens de Gabies.
Telle est l'histoire des Pavots de Tarquin qui étaient, en fait, de simples et modestes coquelicots
Pourquoi le coquelicot a-t-il été choisi comme symbole du Souvenir de nos morts?
Le coquelicot est un symbole international à la mémoire de ceux qui sont morts à la guerre.
Son origine est aussi internationale.
Un écrivain fut le premier à établir un rapport entre le coquelicot et les champs de batailles durant les guerres napoléoniennes au début du 19e siècle. Il remarqua que les champs qui étaient nus avant le combat se couvraient de fleurs rouge-sang après la bataille.

Avant la Première Guerre mondiale peu de coquelicots poussaient en Flandres. Durant les terribles bombardements de cette guerre les terrains crayeux devinrent riches en poussière de chaux favorisant ainsi la venue des coquelicots.
La guerre terminée, la chaux fut rapidement absorbée et les coquelicots disparurent à nouveau.
En 1915, le lieutenant colonel John Mc Crae, un médecin militaire canadien, écrit un célèbre poème intitulé « In Flanders Fields »
(« Dans les champs des Flandres ») à la suite de la mort de son ami tué par un obus allemand à Ypres, enterré dans une tombe de fortune marquée d'une simple croix de bois, où les coquelicots sauvages poussent entre les rangées.
Depuis, pour les britanniques, le « Poppy » (coquelicot) symbolise le Sacrifice et le Souvenir de la Première Guerre mondiale et l'Armistice du 11 Novembre est appelé le « Poppy Day » (jour du Coquelicot).

Trois ans plus tard une américaine, Moina Michael, qui travaillait dans une cantine de la "YMCA" à New York, se mit à porter un coquelicot en mémoire des millions de soldats qui avaient donné leur vie sur les champs de bataille.


En 1920 cette coutume vint à la connaissance d'une française, Madame Guérin, en visite aux Etats-Unis. À son retour en France, elle décida de se servir de coquelicots faits à la main pour recueillir des fonds pour les enfants sans ressources des régions dévastées du pays.
En novembre 1921 les premiers coquelicots ont été distribués au Canada.
Les références au coquelicot aux première et dernière strophes du poème de la guerre le plus lu et le plus souvent cité ont contribué à donner à la fleur le statut d'emblème du souvenir et de symbole d'une croissance nouvelle parmi la dévastation laissée par la guerre.
Le coquelicot devint rapidement le symbole des soldats morts au combat.
On reconnaît le coquelicot comme le symbole du souvenir à la mémoire des soldats du Canada, des pays du Commonwealth britannique et des États-Unis qui sont morts à la guerre.
La guerre 14-18 la couleur des larmes
Texte original anglais
In Flanders fields the poppies blowBetween the crosses,
row on rowThat mark our place;
and in the skyThe larks, still bravely singing,
flyScarce heard amid the guns below.
We are the dead.
Short days ago,We lived, felt dawn, saw sunset glow,Loved and were loved and now we lieIn Flanders fieldsTake up our quarrel with the foe:
To you, from failing hands, we throwThe torch;
be yours to hold it high.
If ye break faith with us who dieWe shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields
de Lt.-Col. John McCrae
Texte français
Les cimetières flamands
Sous les rouges coquelicots des cimetières flamands,
Qui parmi les rangées de croix bougent dans le vent,
Nous sommes enterrés.
Et dans le bleu des cieux,
Les alouettes encore lancent leur cri courageux
Que plus personne n'entend sous le bruit des canons.
Nous sommes morts : il y a à peine quelques jours,
Nous connaissions les joies de la vie, de l'amour, La fraicheur de l'aurore, les lueurs du ponant.
Maintenant nos corps sans vie reposent en sol flamand.
Nos mains inanimées vous tendent le flambeau :
C'est à vous, à présent, de le tenir bien haut,
De contre l'ennemi reprendre la querelle.
Si vous ne partagez des morts la foi rebelle, Nos corps ne pourront pas dormir paisiblement Sous les rouges coquelicots des cimetières
http://www.veterans.gc.ca/fra/remembrance/get-involved/poppy
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