Les extraits de l'allocution prononcée par le Cardinal S.EM. Le Cardinal VERDIER ,archevêque de Paris,aux obsèques du Père BROTTIER le 2 mars 1936.


Cet homme, malgré son apparence avait une santé délicate ! Pendant sa jeunesse, il souffrit très fort de maux de tête violents dont rien ne semblait venir à bout. Malgré ce handicap, Daniel Brottier avait décidé de partir en Afrique comme missionnaire.
Il réalisa son rêve et débarqua au Sénégal le 26 novembre 1903. Comme il pouvait s'y attendre, sa santé fut mise à rude épreuve par le climat africain. Malaria et insolation l'affectèrent à plusieurs reprises et en 1906, le Père Brottier épuisé est renvoyé en France pour se rétablir.

Lorsque la guerre éclate en 1914, il se porte volontaire pour être aumônier militaire. En première ligne durant l'intégralité de la Grande Guerre sans jamais être blessé, il est surnommé l'aumônier "verni".
extrait d'anecdotes:le 21 août 1917, un officier français, grièvement blessé, est resté entre les lignes, dans ce no man's land, où les mitrailleuses ennemies tirent comme au champ de foire, et où s'aventurer en plein jour équivaut à une mort certaine. Mais qu'à cela ne tienne ! Le PèreBrottier connaît cet officier et veut à tout prix aller le chercher : avec une tranquille audace, il attache le drapeau de la Croix-Rouge à un long bâton et, accompagné de deux hommes portant le brancard, il s'avance à découvert jusqu'au blessé, le panse, le charge sur le brancard, et le ramène dans nos lignes. Pendant ce temps les mitrailleuses ennemies ont cessé leur tir : pas un coup de feu du côté allemand. Les poilus français restent ahuris : ahuris du toupet de l'aumônier, ahuris du silence respectueux de l'ennemi !

Six citations – trois palmes – trois étoiles
Aumônier légendaire au 121e pour sa bravoure calme et réfléchie, son mépris du danger, son extraordinaire esprit de dévouement et d'abnégation.

Pendant les attaques des 1er et 2 juin 1918 à Troësnes, parcourait la ligne pour relever, panser et secourir les blessés, allant les chercher en avant de nos postes, sous le feu intense des mitrailleuses et encourageant les combattants.
Est resté à Troësnes malgré deux relèves de bataillon, subissant un bombardement très dur.
S'est particulièrement fait remarquer pendant les bombardements dirigés sur nos lignes devant le bois d'Avocourt les 22, 23 et 24 mars 1916, où il a eu ses vêtements déchirés par des éclats d'obus. Ne trouvant pas sa mission achevée, il employait ses nuits à inhumer nos morts.
S'est prodigué en toutes circonstances et sous les plus violents bombardements pour apporter aux blessés le réconfort de sa présence et leur donner les soins nécessaires.
Exerce sur les combattants qu'il soutient moralement, aux heures difficiles, par ses encouragements et son exemple, l'influence la plus heureuse.
Est hautement estimé et admiré de tous au régiment."
L'Union Nationale des Combattants
La guerre finie pour en réparer les déchirures, les dégâts, pour éloigner les oppositions partisanes et stériles, le père Brottier propose à ses frères d'armes un grand mouvement qui les rassemble et auquel il donne pour devise : “Unis Comme au front”.
Clemenceau sera à ses côtés pour fonder l'Union Nationale des Combattants :
L'Union Nationale des Combattants, sortie des méditations du père Brottier sur le front, avait déjà connu un commencement d'existence. Dès la fin de 1917, le père en avait jeté les bases, aidé par des officiers amis. Les fonds manquent ? Toujours audacieux, le père Brottier, à l'une de ses permissions, va trouver “le Tigre” et lui expose son projet de faire garder aux poilus dans la paix l'amitié qui les a unis dans la guerre. Clemenceau, qui s'y connaît en hommes, a jugé d'un coup d'½il son interlocuteur.
– Mon père, lui dit-il, vous avez une idée magnifique. Des deux mains, je vous approuve et vous encourage. Et non seulement je vous approuve : mes paroles ne suffisent pas, il faut des actes. Voici cent mille francs qui m'ont été remis récemment par une pauvre mère qui a perdu son fils à la guerre. Ils sont à vous pour les premiers frais de l'U.N.C. Je vous les donne. Puissiez-vous faire du bon travail !
Cette anecdote, parfaitement authentique, nous a été plusieurs fois racontée par le père Brottier lui-même."
Père Yves Pichon

liens suivant ,excellents sites retraçant le parcours et anecdotes du Père BROTTIER dont je me suis inspiré pour cet article:

Mèdecins de la Grande Guerre - Le Père Brottier, l'aumonier verni : en tete dans les vagues d'assaut pour rester avec ses ouailles !
via : www.1914-1918.be
Aumonier de légende - Apprentis d'Auteuil
Fondation catholique reconnue d’utilité publique, acteur engagé de la prévention et de la protection de l’enfance, Apprentis d’Auteuil développe en France et à l’international des programmes d’accueil, d’éducation, de formation et d’insertion pour redonner aux jeunes et aux familles fragilisés ce qui leur manque le plus : la confiance. LA CONFIANCE PEUT SAUVER L’AVENIR.
quelques photos
à suivre ...
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